Les managers sont morts ! Vive les leader !
Tout système d’entreprise repose sur des équilibres complexes, fruits de compromis conscients ou inconscients, choisis ou subis.
Durant les dernières 80, l’entreprise est, majoritairement, organisée de façon verticale. La stratégie se décline de la direction pour ruisseler dans les différents échelons de la chaine managériale . Les stratégies se divisent en objectifs opérationnels, puis en objectifs collectifs pour finalement s’écouler, au niveau des salariés, en objectifs individuels. A chaque embranchement, les managers veillent à adapter les charges afin que le système entreprise puisse fonctionner.
Durant les années 2000, l’entreprise se transforme, évolue, se cherche. Les modes de managements, eux, évoluent peu, privant le manager de marges de manœuvre indispensables pour adapter les charges. Pris entre le marteau de la direction et l’enclume des services, il est le fusible indispensable pour compenser les écarts. Ils sont confrontés à l’équation du toujours plus avec toujours moins.
Les années 2020 sonneront elles le glas des managers ?
Nous assistons, depuis quelques années, à une forte remise en cause de la fonction de manager. Pire, les récentes études montrent que de moins en moins de salariés souhaitent devenir manager. Est ce l’avènement du leader ?
Qu’est ce qu’un manager ?
Un manager détient un pouvoir, confié par sa hiérarchie, sur le périmètre qui lui incombe au sein de l’organisation. Il est le garant du cadre d’exécution de l’activité qui lui est confiée. A ce titre, il a la charge d’affecter les ressources, qu’elles soient humaines ou matérielles. Il a surtout un rôle primordial, celui de faire grandir ses équipes, et ce afin de pouvoir maitriser les objectifs fixés par sa hiérarchie. enfin il est le garant du lien entre ses équipes et sa hiérarchie, il doit savoir quand il peut solliciter un effort à ses équipes et quand demander à sa hiérarchie de baisser la pression. Plus qu’un fusible, il est alors un amortisseur qui assure le bon fonctionnement de la chaine hiérarchique et de l’exécution de l’activité..
Qu’est ce qu’un leader ?
Un leader détient un pouvoir informel, il lui est accordé par ceux qui le soutiennent et le suivent. Ce pouvoir est cependant volatile, il peut être challengé, renversé ou destitué. Un leader exerce un attrait sur les autres, lance des idées, favorise les initiatives. En cela, le leader est un acteur du changement, particulièrement en temps d’incertitude. S’il peut avoir un impact positif sur une organisation, dès lors qu’il adhère aux objectifs de l’entreprise, il peut aussi avoir un impact négatif. Il est soit un formidable levier de croissance et de développement, soit une épine dans le pied de sa hiérarchie.
Vers un monde de leader ?
La tendance actuelle, voudrait que l’on ait tous le potentiel à être leader et la capacité d’exercer le pouvoir avec sagesse et discernement, dans l’intérêt commun. Nous sommes tous capable de leadership, lors d’évènements spécifiques ou dans certaines conditions. Cependant peu arrivent à conserver ce leadership dans la durée. L’histoire nous a aussi montré, à maintes reprises, que les abus de pouvoir sont malheureusement nombreux.
Il est tentant de croire que la capacité naturelle d’un leader au changement permettra d’accélérer les transformations nécessaires de nos entreprises. Cependant, une organisation faite essentiellement de leaders conduirait probablement l’entreprise à des guerres de pouvoir, des prises de positions contraires et une difficulté considérable à déployer une stratégie, à fixer un cap.
“Une entreprise dans laquelle il n’y a pas d’ordre est incapable de survivre ; mais une entreprise sans désordre est incapable d’évoluer.”
Bernard Nadoulek
Le meilleur des mondes ?
Il existe un autre possible, former nos managers à identifier les leaders, à leur donner les marges de manœuvre indispensables à la prise d’initiative. Les reconnaitre pour leur apport à l’entreprise sans craindre le contre pouvoir qu’ils peuvent porter.
Former nos dirigeants à donner les moyens à nos managers de construire un cadre d’exécution favorable à l’émergence de leaders et d’initiatives, en adéquation avec les objectifs.
Enfin, arrêtons de croire aux hommes et femmes providentiels, aux leaders nés, la force d’un groupe réside dans sa cohésion, pas dans l’ascension d’une figure. Faisons travailler nos managers et nos leaders main dans la main pour relever les challenges sociaux, environnementaux qui se dressent devant nous.
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